Vers un super-limitateur de vitesse pour les automobiles à partir de 2022

Panneau de limitation de vitesse

Un dispositif de contrôle de la vitesse obligatoire à partir de juillet 2022

Les excès de vitesse provoquent encore de nombreux accidents sur les routes. Ce sont 12,9 millions d'infractions liées à la vitesse qui ont été constatées en 2019. Pour répondre à cela, l'Union européenne a décidé d'agir.

Dans le cadre de son ambition Vision Zéro (zéro mort sur les routes européennes d'ici 2050), un nouvel outil d'assistance va apparaître dans nos véhicules. Il s'agit de l'AIV (Adaptation Intelligente de la Vitesse) ou ISA (Intelligent Speed Assistance).

Ce dispositif vérifiera si la vitesse de circulation du conducteur est réglementaire. Si celui-ci ne respecte pas la limitation de vitesse, l'AIV pourra avertir le conducteur via par exemple un signal sonore, ou encore agir en réduisant la puissance dans la pédale d'accélération. Cependant, les constructeurs précisent que l'usager restera maître de son véhicule.

Dès juillet 2022, les constructeurs automobiles se verront obligés d'intégrer le dispositif à leurs nouveaux modèles puis à tous les nouveaux véhicules construits, même datant d'avant 2022, et cela, dès 2024.

Comment fonctionnera ce super-limitateur ?

L'AIV, grâce à un système de GPS et de caméras permettra de déterminer en temps réel la limitation de vitesse en vigueur sur la route empruntée par le conducteur.

Lorsqu'un dépassement de cette vitesse sera constaté par l'appareil, un système d'alertes combinées se mettra alors en place dans le véhicule, notamment visuelles et sonores. Ces alertes pourront même aller jusqu'à faire vibrer la pédale d'accélération.

Ce système d'alertes sera complété par un durcissement de la pédale d'accélération, voire, comme le prévoit la loi, une réduction de la puissance de propulsion et de couple de transmission du véhicule.

Le conducteur reste maître de son véhicule

Fabrice Herveleu, expert en sécurité active et automatisation des véhicules à l'UTAC précise que le but de l'AIV n'est pas de remplacer le conducteur, mais plutôt de l'avertir soit par alertes, soit en réduisant progressivement sa vitesse.

Le conducteur, lui, gardera toute liberté de ne pas obéir aux injonctions du dispositif. Le système restera désactivable au démarrage. Les accélérations, elles, pourront tout de même être forcées par l'usager.

Un système vraiment fiable ?

Le système qui est basé sur la même technologie que les limitateurs de vitesse équipant déjà bon nombre de véhicules sera développé par TomTom.

Son directeur marketing France, Vincent Martinier explique que celui-ci s'appuiera sur les contenus cartographiques fournis par les systèmes de navigation ou la balise GPS du système d'appel d'urgence e-Call qui est présente dans tous les véhicules construits depuis 2018.

Afin de garantir la fiabilité du système de cartographie qui atteint tout de même les 94 % selon TomTom, l'entreprise se dirige vers une solution hybride qui sera complétée par des caméras permettant de lire les panneaux routiers à l'aide d'un système de reconnaissance d'images.

Un dispositif intrusif ?

Bien que le système devrait contribuer à la baisse des excès de vitesse et donc renforcer la sécurité sur les routes européennes, le côté intrusif pourrait être mal perçu par les usagers.

Le système reste tout de même une aide à la conduite qui ne se substitue pas au conducteur.

Le règlement précise que les données collectées par l'AIV seront anonymisées et uniquement liée à l'évaluation de la performance des dispositifs.

Des réactions mitigées

Ce système qui reste désactivable et dont les actions peuvent être outrepassées, n'est tout de même pas toujours bien perçu par les automobilistes.

Certains usagers ont une vision positive de ce système qui selon eux permettra de faire baisser la mortalité sur nos routes.

Dans un même temps, d'autres jugent le procédé infantilisant, leur faisant perdre leur liberté de conduite.

Les premiers résultats de l'impact de cette mesure arriveront avec sa mise en place à partir 2022 et son extension sur le parc automobile neuf.