Angers lutte contre la pollution avec des caméras et la 5G, une première mondiale

panneau CO2 dans la pollution

Angers, une ville où il fait bon vivre

Il y a quelques jours, le classement du top 500 des "villes où il fait bon vivre" en France a propulsé Angers à la première place.

La ville était déjà classée "première cité verte de France" par l'Observatoire des villes vertes grâce à son important patrimoine végétal et un volontarisme politique marqué.

Loin de s'arrêter là, la capitale de l'Anjou souhaite désormais passer à la vitesse supérieure en matière de réduction de la pollution.

La qualité de l'air, un élément crucial au service du bien-être des habitants

Bien que la situation tend à s'améliorer progressivement, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) précise que la pollution de l'air continue d'impacter négativement la santé en Europe.

Selon Air Pays de la Loire, la qualité de l'air à Angers n'est jugée bonne que pour 3 jours en 2021. La situation semble s'être dégradée par rapport à 2020, or la mise en place d'un nouvel indice est à prendre en compte.

Ceux-ci prennent en compte de nouvelles particules fines (PM2,5) selon les seuils de l'AEE qui sont plus bas que ceux connus précédemment.

En prenant en compte l'ancien indice de calcul, Angers aurait profité de 84 % de journées avec une bonne qualité d'air. Cependant, les connaissances toujours renouvelées concernant les effets à longs termes de la pollution sur la santé se calquent plutôt sur ce nouvel indice.

L'AEE précise tout de même que la pollution aux particules fines aurait causé 307 000 décès prématurés en 2019 qui pourraient être évités de moitié si les 27 pays membres respectaient ces nouveaux seuils préconisés par l'Organisation Mondiale de la Santé.

La Smart City de demain

Afin de répondre à cette problématique, la communauté urbaine Angers Loire Métropole va peu à peu se transformer en "territoire intelligent".

Suite à un appel d'offres, cette transformation sera conduite par Engie Solutions ainsi qu'un groupement de partenaires dont l'objectif affiché est d'apporter "de nouveaux services aux habitants en étant plus proches de leurs attentes, optimiser la gestion des services publics pour réaliser d’importantes économies d’énergie et réduire les coûts de fonctionnement."

Il s'agit donc d'optimiser les coûts et la gestion des services publics tout en améliorant la qualité pour les usagers, mais aussi de s'inscrire durablement dans un processus de réduction de l'empreinte écologique.

Au cœur de la démarche, se trouvent donc le développement durable, les citoyens, leurs usages et leurs attentes et d'un point de vue plus global, les économies d'énergie et la réduction des coûts.

Se servir de la technologie pour améliorer la qualité de vie des habitants

Inscrit dans cette démarche de Smart City sur 12 ans, le projet "5G green mobilité" doté de 4,8 millions d'euros est désormais lancé à Angers. Il sera porté par les Toulousains de la start-up Waltr et l'opérateur Alsatis ainsi que par le groupe Nantais Lacroix.

Ce projet, grâce à la mise en place de dispositifs qui réaliseront un diagnostic continu de la qualité de l'air, pilotera en temps réels les stratégies anti-pollution urbaines.

L'intelligence artificielle associée à ce type de projet utilise en grande partie la technologie de vision par ordinateur elle-même intégrée à des caméras captant les événements imprévus.

On y trouve notamment les embouteillages, les déchets sauvages, mais aussi la pollution via les émissions de gaz à effet de serre ou les variations météo.

Ce projet propulse la cité d'Anjou en tant que pionnière mondiale dans la mise en place de ce type de système.

Une infrastructure 5G et des caméras spectrales

Ce projet made in France est pensé pour être déployé dès le début grandeur nature.

Des caméras spectrales seront installées au sein de l'espace urbain afin de détecter et d'analyser les pollutions de l'air en haute définition.

Les données seront, elles, récoltées par le biais d'un réseau de micro-cellules 5G. Parmi celles-ci, se trouveront par exemple le taux d'émission de gaz à effet de serre, les conditions météo ...

"5G green mobilité" intègre également une infrastructure IoT (Internet of Things ou Internet des Objets). Cette infrastructure agira notamment dans la récolte de données émanant du trafic routier, la fréquentation, la signalisation afin d'agir au mieux en temps réel sur la régulation de ces facteurs.

La communication entre les différents éléments (capteurs, caméras ...) sera possible via une infrastructure 5G privée souveraine. Celle-ci est développée par l'opérateur Alsatis et émettra sur bandes 3,5GHz et 26GHz.

Prêts pour une mise en place

Le premier semestre 2022 commencera par les premières mises en place du réseau pour une intégration des premiers capteurs dès l'été.

Le système devrait être opérationnel fin 2023.

Rendez-vous dès 2024 pour les premières évaluations et donc les premiers résultats de ce système innovant qui sera peut-être la norme de nos villes du futur ...